Que trouve-t-on dans un sanctuaire Shintô ?

Ça fait longtemps que je voulais faire un article présentant les différents bâtiments et différents objets que l’on peut trouver dans un sanctuaire shintô. Je pensais au début le faire sous forme de carnet de voyage, puis je suis tombée sur mon goshuin-chô 御朱印帳(carnet de calligraphies) qui ne m’a servi qu’une seule fois, au sanctuaire Kasuga-taisha. Je me suis dit que ça serait plus sympa de faire ça dans un objet que l’on peut trouver dans un sanctuaire… en plus le goshuin-chô se déplie en accordéon et j’aime bien le rendu quand on déplie les calligraphies (goshuin 御朱印)…

Même si l’idée paraissait bonne, c’est très compliqué de manipuler le papier d’un goshuin-chô, il s’arrache très facilement donc quand je décollais du masking tape pour le repositionner tout s’arrachait… j’ai un peu galéré ! Mais je trouve le résultat final plutôt sympa (vous en pensez quoi ?). Je pensais me servir de ça pour vous présenter les sanctuaires, mais ça sera beaucoup plus pratique avec des photos plus grandes et des textes plus détaillés… Je vous montre quand même quelques pages du goshuin-chô. En tout cas j’ai beaucoup aimé ce support, je sais qu’on peut trouver des goshuin-chô dans des papeteries au Japon, j’essayerai d’en acheter pour tester des trucs…

Les sanctuaires shintô font partie de mes lieux de visite favoris au Japon, je les trouve fascinants. Ce serait trop long de présenter en détail ce qu’est le shintoïsme, pour cela je vous recommande l’excellent livre d’Emiko Kieffer sur le shintô : le shintô la source de l’esprit japonais, aux Éditions Sully-Le Prunier, il explique de façon claire tout ce qu’il y a à savoir sur le shintô (mon avis sur le livre).

Pour résumer disons que le Shintô 神道, qui signifie « la voie des dieux », est un terme qui regroupe toutes les anciennes croyances du Japon, avant que le bouddhisme ne soit introduit au VIe siècle. L’essence du shintô repose principalement sur le respect de la nature et des ancêtres. C’est d’ailleurs dans la nature que se trouvent les kami (divinités shintô) que l’on vénère par le biais des sanctuaires shintô, appelés jinja 神社. Il n’y a pas de texte fondateur dans le shintô, mais les légendes et la mythologie associées à la création du Japon sont regroupées dans le Kojiki et le Nihonshoki (712 et 720).

Avec l’arrivée du bouddhisme, le shintô n’a pas disparu, au contraire les deux religions ont cohabité, voire fusionné. Par exemple, des enceintes bouddhistes ont été construites dans l’enceinte des sanctuaires et vice-versa. Tout va plutôt bien se passer entre les deux religions, jusqu’à la restauration de Meiji où le bouddhisme sera mis à mal avec une séparation stricte entre les deux religions et les structures bouddhistes dans les sanctuaires seront détruites ou transférées… Toute cette mauvaise passe est désormais terminée et les deux religions, bien que séparées, cohabitent parfaitement. Lorsqu’on n’est pas habitué, on peut facilement confondre sanctuaires shintô et temples bouddhistes, surtout que parfois il y a des espaces shintô dans les temples… pourtant il est facile de reconnaître un sanctuaire grâce aux différents bâtiments et objets qui s’y trouvent, vous verrez.

Que trouve-t-on dans un sanctuaire ?

Torii | Sandô | Tôrô | Chôzuya | Komainu | Zuishin | Kagura-den | Haiden | Honden | Shintai | Sanctuaire auxiliaire et Hokora | Shimenawa et Gohei | Kazaridaru | Ema, Omikuji, Omamori et Goshuin | Kannushi et Miko

 


Torii 鳥居


Commençons par la première chose que vous verrez sans doute en arrivant devant un sanctuaire : le torii 鳥居. Il est situé à l’entrée des sanctuaires et marque le passage entre le monde physique (impur) et le monde spirituel des kami. Le torii est l’élément emblématique des sanctuaires shintô, il est d’ailleurs utilisé pour indiquer les sanctuaires sur les plans touristiques. C’est aussi la présence du torii qui vous permettra de savoir si vous êtes en présence d’un sanctuaire shintô ou d’un temple bouddhiste.

On ne connaît pas vraiment l’origine du torii, mais il est fort possible qu’il soit inspiré du Torana, un portique menant vers un lieu sacré (Inde). On trouve souvent plusieurs torii dans l’enceinte d’un sanctuaire, soit ils sont situés sur le même chemin, soit chaque torii est situé à une entrée différente du sanctuaire. Lorsqu’il y a plusieurs entrées, il est recommandé de sortir par le même torii par lequel vous êtes entré, sinon il vaut mieux contourner le torii en entrant. Sachez aussi, qu’il est coutume de s’incliner lorsque l’on passe sous un torii.

La composition d’un torii est relativement simple, de manière générale on trouve deux piliers verticaux appelés Hashira 柱, surmontés de deux piliers horizontaux appelés Nuki 貫 (pilier inférieur) et Kasagi 笠木 (pilier supérieur).

Il existe néanmoins différents styles de torii. Par exemple les extrémités du Kasagi (pilier supérieur) peuvent être soit recourbées (myôjin torii 明神鳥居), soit droites (shinmei torii 神明鳥居). La différence peut également se faire à d’autres niveaux, par exemple il existe des torii qui possèdent un toit (sannô torii 山王神社), des torii composés de trois torii, un central et un plus petit de chaque côté (Miwa torii 三輪鳥居), mais aussi des torii plus simples composés de deux piliers verticaux et d’un shimenawa (photo ci-dessous). Les torii sont communément en bois, souvent de couleur rouge vermillon, mais il en existe de toutes les matières (pierre, acier…)

Le torii le plus connu est sans doute celui du sanctuaire Itsukushima-jinja sur l’île de Miyajima (photo ci-dessus). Ce torii flottant, car situé dans l’eau (accessible à marée basse), est un ryôbu torii 両部鳥居, reconnaissable grâce aux deux piliers supplémentaires de chaque côté.


Sandô 参道


Une fois passé le torii, on trouve un chemin reliant le torii au bâtiment principal du sanctuaire : le Sandô 参道. Selon la disposition et la taille du sanctuaire le sandô est plus ou moins étendu, le Sandô le plus long que j’ai parcouru est celui du sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gû de Kamakura, on peut voir sur la photo ci-dessous le bâtiment principal situé au fond en haut de l’escalier.

Vous remarquerez que certains Japonais ne marchent pas au centre du sandô, c’est parce que le centre du chemin est emprunté par les kami. Il est donc recommandé de marcher sur les côtés du sandô. Comme il y a parfois plusieurs entrées dans un sanctuaire, il y a donc plusieurs sandô. L’entrée principale, située à l’avant du sanctuaire est appelée Omote-sandô et celle située à l’arrière Ura-sandô.


Tôrô 灯籠


Le long du Sandô, le chemin qui relie le torii au bâtiment principal du sanctuaire, on trouve souvent des tôrô 灯籠, des lanternes en pierre ou en bronze. À l’origine, les tôrô sont un élément que l’on trouve dans les temples bouddhistes, d’ailleurs leur construction est censée représenter les cinq éléments que l’on trouve dans la cosmologie bouddhiste.

Le nombre de lanternes dépend du sanctuaire, celui où j’en ai le plus rencontré c’est le sanctuaire Kasuga-taisha de Nara, il y en a vraiment partout (photo ci-dessous), pour le plus grand plaisir des cerfs de la ville (2e photo ci-dessous). La ville de Nara a un passé bouddhiste très fort, cela explique sûrement pourquoi on trouve autant de tôrô dans le sanctuaire principal de la ville.


Chôzuya/Temizuya 手水舎


Le Chôzuya 手水舎 (ou temizuya) est un lieu important lorsqu’on se rend dans un sanctuaire shintô. Lorsqu’on entre dans l’enceinte d’un sanctuaire, on passe d’un monde profane à un monde pur, il faut donc se purifier avant de se présenter devant les kami. On trouve parfois des chôzuya dans les temples bouddhistes, mais il s’agit principalement d’un rituel shintô. Comme vous pouvez le voir sur les photos, le bassin d’eau (chôzubachi 手水鉢) est souvent accompagné d’une sculpture, comme un dragon, ou bien un cerf au Kasuga-taisha de Nara (photo ci-dessous).

Normalement la purification (misogi 禊) se fait sous une cascade, comme ce n’est pas très pratique… il est possible de faire une version simplifiée de cette purification :

-Remplir la louche (hishaku 柄杓) d’eau avec la main droite;

-Se rincer la main gauche avec l’eau, puis faire la même chose avec la main droite (prendre la louche de la main gauche);

-Il est aussi possible de se rincer la bouche : prendre la louche de la main droite, verser de l’eau dans sa main gauche et la porter à la bouche. Il ne faut pas avaler l’eau et surtout ne pas la recracher dans le bassin d’eau;

-Nettoyer la poignée de la louche avant de la reposer sur le bassin.


Komainu 狛犬


Les Komainu 狛犬 sont deux statues de lions, placées le plus souvent à l’entrée ou devant le Haiden (bâtiment de culte), dont la tâche est de chasser les mauvais esprits. De prime abord les deux statues ont l’air de se ressembler, mais en regardant bien on constate que l’une a la bouche ouverte et l’autre la bouche fermée. Celle qui a la bouche ouverte prononce le son « a » alors que celle qui a la bouche fermé prononce le son « um », ce qui donne le son sacré « aum ».

L’origine des Komainu semble provenir des lions gardiens de Chine appelés Shishi. Il semble aussi qu’à l’origine les komainu n’étaient pas visibles, car situés à l’intérieur du Honden (bâtiment principal). Comme j’adore les komainu, je suis bien contente qu’on puisse les voir dans l’enceinte ! J’aime beaucoup passer devant les komainu, je les trouve impressionnants, comme les Niô 仁王 dans les temples bouddhistes.

Bien qu’ils soient communément représentés sous la forme de lions, on peut trouver d’autres animaux. Les plus connus sont ceux que l’on trouve dans les sanctuaires dédiés à Inari, ils sont sous forme de renards : kitsune.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les komainu, je vous recommande l’excellent livre de Joranne (le blog de Joranne) sur les objets japonais (mon avis). Parmi les nombreux objets évoqués, il y a les komainu et vraiment je vous le recommande à 100%.


Zuishin 随神


On trouve parfois dans l’enceinte d’un sanctuaire une autre paire de gardiens, il s’agit des Zuishin 随神. Ils sont situés de chaque côté d’une porte, souvent appelée Zuishinmon. Les deux gardiens sont habillés en tenue traditionnelle de la Cour (Heian) et sont armés d’arcs et de flèches. Leur rôle est de garder l’enceinte du sanctuaire des mauvais esprits. On les appelle également Kadomori no Kami 門守の神 : les kami (divinités shintô) qui gardent les portes. Ils font beaucoup penser aux gardiens Niô 仁王, que l’on trouve dans les temples bouddhistes et qui sont aussi situés de chaque côté des portes.

À l’époque Heian, on appelait Zuishin les gardes qui accompagnaient l’empereur et les nobles lors de leurs sorties (des sortes de gardes du corps). Le Zuishin de droite s’appelle Udaijin 右大臣 (ministre de droite) et celui de gauche Sadaijin 左大臣 (ministre de gauche).


Kagura-den 神楽殿


Avant d’arriver près du Haiden (bâtiment de culte), on trouve parfois une bâtisse avec une scène, il s’agit du Kagura-den 神楽殿 (palais de la danse Kagura). Comme son nom l’indique, le kagura-den est l’endroit où sont pratiquées les danses sacrées, appelées Kagura. Il s’agit d’une danse rituelle qui était pratiquée par les miko (assistantes du sanctuaire et descendantes du kami Uzume). De nos jours, ce sont surtout des danses pratiquées par des acteurs mettant en scène des récits et légendes.

L’origine de ces danses est liée à la mythologie japonaise. Alors qu’Amaterasu, la déesse du soleil, s’était enfermée dans une grotte (privant la terre de soleil), des kami se sont réunis pour la faire sortir. Parmi ces kami Uzume 天鈿女命, le kami de la gaieté et de la joie, pratiqua une danse sensuelle devant les autres kami, Amaterasu curieuse de l’agitation décida de sortir pour voir… et la lumière revint sur terre.


Haiden 拝殿


Le Haiden 拝殿 est un endroit très important dans un sanctuaire, puisqu’il s’agit du bâtiment de culte. C’est ici qu’il faut se rendre pour prier le kami du sanctuaire. Ce bâtiment est souvent situé devant le Honden (bâtiment principal), sauf si le Shintai (objet servant à recevoir l’esprit du kami) du sanctuaire est un objet de la nature.

Si vous souhaitez prier le kami du sanctuaire, voici comment effectuer une prière simplifiée (ryakushiki-sanpai 略式参拝) :

-Mettre une pièce dans la boîte à offrande appelée saisen-bako 賽銭箱 (photo ci-dessous). Il s’agit souvent d’une pièce de 5¥, car ça se prononce « goen » comme le mot destin ご縁;

-Faire sonner la cloche (suzu 鈴);

-S’incliner deux fois;

-Taper deux fois dans les mains et prier;

-Après la prière, s’incliner à nouveau.


Honden 本殿


Le Honden 本殿 est le bâtiment principal du sanctuaire et donc le plus important. C’est à l’intérieur du honden que l’esprit du kami descend lorsqu’il visite un sanctuaire qui lui est dédié. Comme il s’agit de l’endroit le plus sacré, il est inaccessible au public.

Le kami descend dans le honden, grâce à un objet (miroir ou objet lié au kami) qui sert de réceptacle pour accueillir son esprit, appelé Shintai 神体. Parfois le shintai est un élément de la nature comme une montagne, du coup l’enceinte du sanctuaire ne dispose pas de honden.

Le honden est souvent accolé au haiden (bâtiment de culte) auquel il est relié par un couloir appelé Heiden 幣殿. Il est très simple de reconnaître un honden :

-Il est entouré d’une clôture/barrière, comme vous pouvez le voir sur les photos, appelée tamagaki 玉垣;

-La forme du toit est différente. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus, on trouve sur le toit des rondins placés horizontalement appelés katsuogi 堅魚木, ainsi qu’à l’extrémité deux planches diagonales appelées chigi 千木. Si la pointe du chigi est horizontale il s’agit d’un uchi-sogi, si la pointe est verticale alors il s’agit d’un soto-chigi


Yorishiro/Shintai 依り代/神体


L’esprit du kami descend dans le honden (bâtiment principal) du sanctuaire grâce à un objet appelé Shintai 神体. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Yorishiro 依り代, on utilise ce terme pour désigner un endroit capable d’attirer l’esprit d’un kami, mais lorsque le kami décide de vraiment s’y « installer », alors le yorishiro devient un shintai.

Lorsqu’on trouve un honden dans un sanctuaire, le shintai du kami principal se trouve à l’intérieur. Il s’agit d’un objet, le plus souvent un miroir ou un objet en lien avec le kami. Par exemple, au sanctuaire Kashima-jingû 鹿島神宮 (Préfecture d’Ibaraki), le shintai est l’épée de Takemikazuchi, le kami du sanctuaire. Ci-dessous, vous pouvez voir que ce Hokora (sanctuaire miniature, voir description plus bas), dédié à Inari, possède un miroir comme shintai.

Lorsque le shintai est un objet que l’on trouve dans la nature, il est entouré d’un shimenawa (corde délimitant les zones sacrées). Par exemple, le shintai du sanctuaire Shimosha du Suwa-taisha (photo ci-dessous) est un arbre, il n’y a donc pas de honden.

En dehors des montagnes, les objets que l’on trouve dans la nature et pouvant servir de shintai sont souvent des arbres Shinboku 神木 ou des rochers Iwakura 磐座. Les rochers les plus célèbres sont les rochers mariés Meoto Iwa 夫婦岩 (Préfecture de Mie). Je rêve tellement de les voir un jour…


Sanctuaire auxiliaire/Hokora 摂末社/祠


L’enceinte d’un sanctuaire contient parfois d’autres petits sanctuaires : les Setsumatsusha 摂末社 et les Hokora 祠. Si le honden est dédié au principal kami du sanctuaire, ces deux autres structures sont dédiées à d’autres kami qui sont liés au kami principal ou populaires.

-Setsumatsusha 摂末社
Les Setsumatsusha (photo ci-dessus) sont des sanctuaires auxiliaires. Il s’agit de vrais sanctuaires, dédiés à des kami qui sont souvent liés au kami principal vénéré dans le honden ou en lien avec le lieu en question.

-Hokora
Les Hokora (photo ci-dessous) sont différents des Setsumatsusha. Il s’agit de sanctuaires miniatures dédiés à un kami qui n’est pas forcément lié au sanctuaire principal. Le plus souvent, les hokora sont dédiés à des kami populaires comme Inari (Kami de la fertilité, des récoltes…).


Shimenawa/Gohei 標縄/御幣


Un Shimenawa 標縄 est une corde en paille de riz, que l’on trouve souvent dans l’enceinte d’un sanctuaire. Il sert à délimiter une zone sacrée, c’est pour cela qu’on le trouve souvent autour des objets servant de réceptacle (shintai) pour l’esprit du kami, comme les Shinboku et/ou Iwakura, présents dans l’enceinte du sanctuaire.

Le shimenawa que l’on trouve dans l’enceinte d’un sanctuaire est souvent de taille standard, comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, mais il en existe d’autres très imposants, comme celui sur la photo ci-dessus. Le plus imposant se situe au sanctuaire Izumo-taisha 出雲大社 et pèse pas moins de 5 tonnes !

Souvent sur le shimenawa, on trouve des banderoles de papier suspendues appelées gohei 御幣 (photo ci-dessous). Un gohei est formé de deux bandelettes de papier (shide 紙垂) en forme de zigzag. Un gohei est censé servir de lien entre le monde spirituel et le monde profane.

On trouve aussi les gohei souvent accrochés seuls, à différents endroits de l’enceinte du sanctuaire, comme à l’entrée du sanctuaire (photo ci-dessous).


Kazaridaru 飾り樽


Dans certains sanctuaires on trouve un espace avec plusieurs barils décorés entreposés. Ces barils sont des barils de saké (alcool de riz), appelés Kazaridaru 飾り樽. Ce sont des barils vides qui sont exposés, mais ils contenaient du saké utilisé pour les rituels par les prêtres shintô.

Il est en effet courant d’utiliser du saké lors de rituels, comme offrande aux kami. Cette offrande s’appelle Omiki お神酒 et le fait de boire cet alcool en même temps que le kami sert à créer une communion avec le kami.


Ema/Omikuji/Goshuin 絵馬/おみくじ/御朱印


J’ai déjà fait un article présentant en détail les objets que l’on peut acheter dans les sanctuaires/temples, je vous invite à le consulter pour plus de détails (article sur les objets). Sachez que dans l’enceinte d’un sanctuaire on trouve un endroit appelé Shamusho 社務所, il s’agit du bureau administratif du sanctuaire. Cet endroit permet également aux visiteurs d’acheter des talismans, prédictions et autres objets.

Parmi ces objets, on trouve les Ema 絵馬 (photo ci-dessus). Ce sont des plaquettes en bois sur lesquelles on peut inscrire un souhait. Une fois le vœu écrit, il suffit de placer l’ema sur le présentoir prévu à cet effet afin que le kami puisse le lire.

Le devant des ema est souvent différent d’un sanctuaire à l’autre, les plus basiques sont à l’effigie de l’animal du signe du zodiaque de l’année en cours et les plus originales sont souvent en rapport avec la spécialité du sanctuaire. Par exemple, le sanctuaire dans lequel on trouve les ema ci-dessous est populaire auprès de ceux qui cherchent l’amour, du coup les ema sont en forme de cœur.

Il est également possible d’acheter des Omikuji おみくじ (Photo ci-dessous). Ce sont des prédictions que l’on tire au sort afin de savoir si on aura ou non de la chance. Il existe différentes façons de tirer au sort un omikuji : en piochant dans une boîte, en tirant au sort un numéro ou encore en achetant un petit objet, souvent à l’effigie de l’animal du signe du zodiaque de l’année, contenant l’omikuji.

Le degré de chance révélé par la prédiction peut aller de très chanceux à très malchanceux… si le résultat est négatif, alors il convient de plier l’omikuji et de l’accrocher sur un présentoir prévu à cet effet pour conjurer le mauvais sort. Parfois les omikuji sont directement accrochés aux branches des arbres, comme sur la photo ci-dessous et je trouve ça très joli.

C’est également au Shamusho, qu’il est possible de faire l’acquisition de mon « objet » préféré, le Goshuin 御朱印. Il s’agit d’une calligraphie effectuée par un membre du sanctuaire et qui contient les informations du sanctuaire en question (nom, sceau…), ainsi que la date de visite. Je trouve que c’est le souvenir idéal à ramener de votre visite, le résultat est superbe (photos ci-dessous).

Les calligraphies sont consignées dans un goshuin-chô 御朱印帳 (photos ci-dessous), un carnet qui se déplie en accordéon. C’est le support que j’ai utilisé pour faire ma présentation des sanctuaires, au début de l’article.

Parmi les autres achats possibles, il y a les omamori お守り, des petites amulettes de protection à porter sur soi. Il y en a pour la santé, la chance ou encore le mariage…


Kannushi et Miko 神主/巫女


Comme vous pouvez vous en douter, il faut du monde pour s’occuper de l’enceinte d’un sanctuaire et des rituels. Ce sont des prêtres shintô, appelés Kannushi 神主, qui sont responsables du sanctuaire et de son culte.

Selon les activités exercées par le prêtre, la tenue qu’il porte est différente. La tenue du Kannushi est appelée Shôzôku 装束 et il y en a trois différentes : la tenue formelle seisô 正装, celle pour les rituels reisô 礼装 et la tenue ordinaire jôsô 常装.

-La tenue formelle est composée d’une robe appelée 袍, d’un pantalon large hakama 緋袴, d’une coiffe appelée kanmuri 遠紋 et de chaussures en bois asagutsu 浅沓. La couleur de la tenue est différente selon le rang du prêtre. Il tient également un bâton qui sert pour les rituels, appelé shaku 笏.

-La tenue pour les rituels est facilement reconnaissable car elle est entièrement blanche.

-La tenue ordinaire, plus confortable et avec une meilleure liberté de mouvement, est plus communément appelée Kariginu 狩衣 (3e photo ci-dessous). Elle s’inspire des tenues qui étaient utilisées pour la chasse. La coiffe de cette tenue est appelée eboshi 立烏帽子 et la couleur du pantalon large hakama 緋袴 dépend du rang du prêtre. S’il s’agit d’un gûji 宮司 ou d’un gon-gûji 権宮司 (haut rang) alors il est violet, s’il s’agit d’un negi 禰宜 ou d’un gon-negi 権禰宜 (rang moins important) alors le pantalon est bleu ciel.

Les Miko 巫女 sont des jeunes filles présentes dans les sanctuaires pour assister les Kannushi pendant leurs tâches quotidiennes, les rituels ou à l’accueil du Shamusho. Elles sont reconnaissables grâce à leur tenue composée d’un hakama rouge (pantalon large) hibakama 緋袴, d’un haut blanc aux manches larges chihaya 千早 et de sandales zôri 草履.

À l’origine, les Miko étaient des chamanes qui avaient le pouvoir de recueillir la parole des kami. Avec l’instauration des sanctuaires, elles sont devenues gardiennes dans les sanctuaires et pratiquaient les danses rituelles Kagura. Les Miko faisaient souvent partie de la famille du prêtre Kannushi.

Voilà pour cette présentation de ce que l’on peut trouver dans l’enceinte d’un sanctuaire shintô. Il y a davantage de choses à dire sur le sujet, mais je pense qu’avec ça vous serez déjà capable de reconnaître les différents bâtiments et objets que l’on peut y trouver.

 

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