Se balader dans l’antiquité avec le musée du Louvre

L’année dernière on est allés au musée du Louvre pour voir la superbe exposition consacrée aux pharaons kouchites du royaume de Napata. Comme on avait un peu de temps devant nous avant de reprendre notre train, on en a profité pour aller voir les salles du musée consacrées à l’antiquité.

Je ne vous apprends rien en vous disant que le Louvre possède des œuvres assez incroyables ! En voici quelques-unes.

 

Les classiques Grecs

Le Louvre ne fait pas partie des plus grands musées d’art et d’antiquité au monde pour rien et compte de nombreuses merveilles. Parmi celles que l’on peut trouver dans les salles consacrées aux sculptures grecques, je souhaitais revenir sur la Victoire de Samothrace, la Vénus de Milo et la Pallas de Velletri.

 

La Victoire de Samothrace

Cette sculpture, datant du -2e siècle, est faite en marbre de Paros. Elle mesure 2,75 mètres (5,12 avec le socle) et fut trouvée en 1863 sur l’île grecque de Samothrace. Elle est dédiée à la divinité de la Victoire : Niké, connue pour survoler les champs de bataille dans le but d’aller remettre une couronne de laurier aux vainqueurs.

 

 

Sur cette sculpture, Niké est justement représentée en train de se poser sur la proue d’un navire de guerre victorieux. On ne connaît pas réellement son origine, mais il est possible que cette statue ait été commandée par les habitants de l’île de Rhodes pour célébrer une victoire lors d’une bataille navale.

Niké est la fille du Titan Pallas et de Styx, la personnification du fleuve des enfers. Elle est également la sœur de Kratos (la Puissance), Zélos (l’Ardeur) et Bia (la Force). Avec ses frères et sœurs, elle a décidé de rejoindre le camp de Zeus lors de la Titanomachie, la guerre opposant les Titans à Zeus et ses frères et sœurs. Niké est également un attribut d’Athéna (Athéna Niké), mais lorsqu’elles sont associées Niké est représentée sans ailes.

 

 

La Vénus de Milo

Cette statue d’environ 2 mètres est elle aussi faite en marbre de Paros. Elle fut sculptée vers -150/-130, mais fut seulement découverte en 1820 sur l’île de Milo, d’où son nom. Il s’agit d’une statue d’Aphrodite (Vénus chez les Romains), la déesse grecque de l’amour. Outre sa beauté ce qui marque le plus lorsque l’on regarde cette sculpture, c’est bien évidemment son absence de bras…

Beaucoup se sont questionnés pour savoir comment ils étaient positionnés à l’origine. Certains spécialistes pensent qu’Aphrodite tenait dans sa main gauche la fameuse pomme de la discorde, celle qui a provoqué la guerre de Troie lors du « Jugement de Pâris« . D’autres pensent qu’elle était en réalité accompagnée d’Arès, le dieu de la guerre et amant d’Aphrodite, un peu comme sur la statue romaine ci-dessous de Vénus et Mars (Arès).

D’ailleurs, petite aparté sur les statues romaines. Le musée du Louvre en possède beaucoup, mais lors de notre visite la salle était en restauration. Ce n’était pas très grave, puisque pendant cette restauration les œuvres étaient en vacances au musée du Louvre-Lens pour la superbe exposition ROME. On a donc eu la chance de les voir à Lens.

 

La Pallas de Velletri

Installée dans le musée à l’opposé de la Vénus de Milo, cette statue en marbre de 3,05 mètres est à l’effigie de Pallas Athéna. Pallas est un épithète associé à Athéna, la déesse de la sagesse et de la guerre. Elle est d’ailleurs parfois appelée simplement par ce nom. Il y a plusieurs hypothèses quant à son origine, la plus connue étant liée à son amie d’enfance Pallas. Athéna grandit au lac Triton (Libye), en compagnie de Pallas, la fille de Triton. Lors d’un entraînement au combat, Athéna toucha mortellement Pallas. Dévastée par la mort de son amie, Athéna prit alors son nom.

Il s’agit d’une des copies qui ont été faites de la statue originale, qui aurait été sculptée en -430 par Crésilas. Elle fut découverte en 1797 dans un vignoble de Velletri (Italie), d’où son nom.

 

Les collections égyptiennes

Le département égyptien du Louvre est impressionnant, il y a tellement d’œuvres que je ne savais plus où donner de la tête. J’aurais pu passer des jours à me balader dans les allées pour tout analyser… Impossible d’évoquer toutes les œuvres incroyables dans cet article, mais je voulais revenir sur quelques-unes, notamment sur l’incroyable cuve du sarcophage de Ramsès III (photo ci-dessus).

Un sarcophage est composé d’une cuve et d’un couvercle, qui n’est malheureusement pas présent ici. La cuve de ce sarcophage est faite en granit rose et de chaque côté on trouve l’effigie des déesses Isis et Nephtys, associées à la mort et à la résurrection.

 

 

Isis et Nephtys sont les filles de Geb (dieu de la terre) et Nout (déesse du ciel), ainsi que les sœurs et épouses respectives d’Osiris et de Seth. Si ces deux déesses sont associées à la mort et la résurrection c’est notamment à cause de l’épisode mythologique de la mort d’Osiris.

Osiris régna sur l’Égypte bien avant les pharaons, mais il fut assassiné par jalousie par son frère Seth, qui jeta ensuite son corps dans le Nil. Isis partit à la recherche du corps de son mari et après des jours de recherche parvint enfin à le retrouver. Elle décida ensuite de cacher son corps. Malheureusement Seth le retrouva et décida de s’en débarrasser définitivement en le découpant en 14 morceaux qu’il éparpilla dans toute l’Égypte.

Isis, déterminée à retrouver son mari, partit à nouveau à sa recherche. Elle réussit à retrouver tous les morceaux, sauf son phallus. Le corps fut ensuite reconstitué par Anubis. Isis et Nephtys pleurèrent si fort sur le corps d’Osiris que ce dernier retrouva la vie. Osiris décida tout de même de quitter le monde des vivants pour régner sur celui des morts.

 

 

Statue de Séthi II à Karnak

Une autre pièce que j’ai particulièrement aimé est l’impressionnante statue de Séthi II, qui fut trouvée dans le temple de Karnak. Séthi II est le petit-fils de Ramsès II, il porte ce nom en rapport avec le dieu Seth, que l’on vient de voir dans le mythe de la mort d’Osiris, car il était considéré comme leur dieu protecteur.

Le règne de Séthi II fut surtout marqué par la présence d’un usurpateur, qui prit le pouvoir en Nubie et en Haute-Égypte pendant quelques années. Il s’agirait d’un autre petit-fils de Ramsès II, qui trouvait que Séthi II n’était pas le souverain légitime. Le père de Séthi II avait en effet succédé à Ramsès II, alors qu’il n’était que 13e dans l’ordre de succession…

Après s’être débarrassé de l’usurpateur, Séthi II régna pendant six ans avant de mourir. Obnubilé par cette histoire, il consacra la plupart de son règne à poursuivre les alliés de son usurpateur…

 

Le Palais de Darius

Je voulais absolument voir cette salle, contenant les vestiges du Palais de Darius Ier.

Darius Ier (de -550 à -486) était un souverain Perse très important. Il fait partie de la lignée des Achéménides et règnait sur un royaume impressionnant, comprenant même l’Égypte dont il était d’ailleurs le pharaon.

Darius Ier est également connu pour sa défaite lors de la célèbre bataille de Marathon (première guerre médique) en -490, face aux Grecs. Il chercha à les attaquer à nouveau, mais mourut entre-temps. C’est donc son fils et successeur Xerxès qui reprit le flambeau, mais il essuya le même échec lors de la bataille de Salamine (seconde guerre médique) en -480.

 

 

Surnommé le « roi des rois » Darius Ier fit construire un immense palais royal dans la ville de Suse, située entre Babylone et Persépolis. Ce sont les vestiges de ce palais, composé d’une résidence et d’une salle d’assemblée (Apadana), que l’on trouve conservés au Louvre. Suse était devenue la capitale de son empire.

Il entreprit également la construction de la ville de Persépolis en -521, qui continuera d’être habitée et agrandie par les successeurs de Darius Ier, jusqu’à la destruction partielle de la cité par Alexandre le Grand en -331.

Pour en revenir au palais de Suse, parmi les vestiges qui se trouvent au Louvre se trouve un immense chapiteau à avant-train de taureau. Sa taille est très impressionnante, puisqu’il mesure 5,32 mètres de haut et pourtant à l’origine ce chapiteau était posé au sommet d’une colonne de 24 mètres de haut, de quoi impressionner les visiteurs. On trouve aussi de magnifiques frises faites en briques émaillées.

 

Le Palais de Khorsabad

Le Palais de Khorsabad (Dur-Sharrukin) est une salle du Louvre qui reconstitue le palais du roi assyrien Sargon II (de -765 à -705). Sargon II était un dirigeant important qui a permis au royaume assyrien, situé au nord de la Mésopotamie, de s’agrandir. Il a notamment conquis Israël et repris Babylone.

Khorsabad, située au nord de l’Irak, est en réalité le nom de la ville actuelle où furent trouvés ces vestiges. La ville était appelée Dur-Sharrukin et fut construite en une dizaine d’années à la demande de Sargon II, qui en fit sa capitale. À sa mort, la ville inachevée fut abandonnée et la capitale fut transférée à Ninive.

C’est seulement en 1843 que Paul-Émile Botta, consul français à Mossoul, retrouva la cité oubliée. Parmi les objets retrouvés et ramenés au Louvre, on trouve de magnifiques Lamassus. Il s’agit de créatures à tête humaine, possédant un corps de taureau (ou lion) et des ailes d’aigles. Les lamassus étaient placés aux portes des palais pour intimider les visiteurs, mais ils servaient également de protecteur pour le peuple.

 

 

On trouve également plusieurs scènes représentant Sargon II, ainsi que ce qui semblerait être Gilgamesh, personnage célèbre pour son épopée. Gilgamesh était un roi tyrannique de la cité d’Uruk. Pour l’arrêter, les dieux créèrent Enkidu, un homme extrêmement fort qui vivait parmi les animaux sauvages. Un jour, les deux hommes furent amenés à s’affronter, mais ils étaient tellement forts qu’aucun des deux ne remporta la bataille.

Tous deux impressionnés par leur force respective, ils devinrent finalement amis. Jusqu’au jour où Enkidu finit par se faire tuer… Gilgamesh réalisa ainsi que la vie était courte et se mit alors en quête de l’immortalité. Après de nombreuses péripéties, il obtint enfin une potion de jouvence qu’il se fit voler par un serpent… Il décida finalement de rentrer à Uruk. Complètement changé par son voyage, Gilgamesh finit par devenir un bon roi, dont tout le monde se souvient encore…

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Voilà pour cette présentation de quelques-uns des trésors de l’antiquité que l’on peut trouver au Louvre. Il en reste bien évidemment beaucoup d’autres à évoquer, pourquoi pas dans un prochain article si ça vous intéresse… 🙂

 

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