Le sanctuaire Meiji-jingû et son incroyable enceinte en forêt

Le sanctuaire Meiji-jingû 明治神宮 est, comme son nom l’indique, dédié à l’empereur Meiji (Mutsuhito de son vrai nom, Meiji est son nom posthume). Il est aussi dédié à son épouse l’impératrice Shôken. L’empereur Meiji a gouverné de 1868 à 1912 lors d’une période importante pour l’histoire du Japon, puisqu’elle marqua le retour de l’empereur au centre du pouvoir. Ceci au détriment du Shôgun (gouverneur militaire), mettant ainsi fin à l’époque Edo et à l’ère féodale, c’est ce qu’on appelle la restauration de Meiji.

C’est également pendant le règne de l’empereur Meiji que le Japon a commencé à se moderniser afin de rivaliser avec les puissances occidentales. Le pays est alors devenu une puissance militaire qui compte sur le plan international en remportant, notamment, une guerre contre la Chine, contre la Russie et en annexant Taïwan et la Corée…

Ce sanctuaire est situé dans l’arrondissement de Shibuya, à proximité du parc de Yoyogi, dans une végétation immense d’environ 100 000 arbres. La construction du sanctuaire a commencé dès la mort de l’empereur Meiji en 1912 (l’impératrice Shôken est décédée en 1914), pour se terminer en 1920. Il s’agit d’un sanctuaire plutôt récent, mais qui a pourtant déjà dû être reconstruit (détruit en 1945 par des bombardements).

Si vous arrivez depuis Harajuku, vous emprunterez un magnifique chemin indiqué par des immenses Torii en bois, à travers la forêt. J’adore tellement ce chemin avec tous ces arbres immenses, son calme, ses milliers de cigales en été, c’est vraiment très apaisant… Deux minutes avant d’entrer dans le parc, vous êtes quand même à Harajuku, un quartier très fréquenté au sud de Shinjuku avec ses grands buildings… et il suffit que vous traversiez un immense torii pour vous retrouver en pleine forêt et au calme.

Vous remarquerez également sur votre chemin, des sortes de tonneaux regroupés (1ère photo ci-dessus), il s’agit en fait de barils de saké (Nihonshû 日本酒) qu’on appelle Kazaridaru 飾り樽. Ces barils sont vides et sont des offrandes effectuées par des producteurs de Saké du Japon.

Pourquoi du saké dans un sanctuaire ? Tout simplement parce que pour les cérémonies, les prêtres shintô utilisent un saké spécial : o-miki お神酒, car le saké servirait à connecter les humains et les dieux (Kami). On trouve ces barils, en nombre plus ou moins important, dans beaucoup de sanctuaires.

Par contre, vous constaterez aussi qu’en face de ces barils (2e photo ci-dessus), se trouvent d’autres tonneaux, non décorés… eux sont beaucoup plus rares. Ces tonneaux sont en fait… des tonneaux de vin et plus précisément de Bourgogne (des grands crus). Comme je vous l’ai dit un peu plus haut, l’époque Meiji était synonyme de modernité au Japon et pour se moderniser le plus rapidement possible, il a été décidé de prendre exemple sur l’Occident. C’est donc une période d’ouverture sur le monde, contrairement à l’époque Edo, où le Japon était un pays fermé. L’empereur Meiji était ouvert à l’Occident et appréciait la nourriture étrangère qu’il accompagnait de bon vin… des tonneaux de Bourgogne ont donc été offerts au sanctuaire Meiji à l’initiative de Yasuhiko Sata, propriétaire de l’Hôtel Golf Château de Chailly.


Une fois arrivé au dernier Torii, une porte permet d’accéder à l’immense cour qui se trouve devant le bâtiment principal du sanctuaire. Cette immense cour est vraiment impressionnante, tout autour d’elle se trouvent des bâtiments du sanctuaire, du coup en se mettant au milieu on a une sorte de vue panoramique à 360° sur tous les bâtiments, c’est assez impressionnant. À l’instar des Torii, les bâtiments du sanctuaire sont tout en bois avec des toits de couleur verte, c’est vraiment magnifique. 

Sur cette cour, vous trouverez tous les éléments constitutifs des sanctuaires : le Shamusho « bureau du sanctuaire » où l’on peut acheter des o-mikuji (prédictions), o-mamori (amulettes de protection)… on a acheté un set de deux o-mamori : un rose et un bleu symbolisant l’amour de l’empereur et de l’impératrice. On trouve aussi quelques arbres très grands disposés ici et là de la cour, d’ailleurs un des arbres est entouré d’Ema-kake 絵馬掛け (là où on accroche les Ema).

Je ne sais pas si ça existe encore, mais en 2012 on pouvait acheter des citations de l’empereur Meiji sur un petit rouleau, près du bâtiment principal du sanctuaire (photo ci-dessus), ça fait un joli petit souvenir. Sachez aussi que ce sanctuaire est très prisé des couples japonais qui viennent s’y marier, il n’est donc pas rare de tomber sur un mariage traditionnel shintoïste au Meiji-jingû.

En plus du sanctuaire, il est possible de visiter le Musée Hômotsuden 宝物殿 (Fermé en ce moment pour travaux) ainsi qu’un jardin (entrée payante) qui est très réputé lors de la floraison des Iris en  Juin.

Le sanctuaire Meiji-jingû est vraiment un incontournable de Tokyo, je vous encourage vivement à vous y rendre si vous en avez l’occasion. D’ailleurs, une fois votre visite du sanctuaire terminée, ne rebroussez pas chemin, prenez sur la droite du sanctuaire, la sortie mène vers la station Yoyogi, mais surtout vers un dernier Torii qui laisse apparaître le building NTT Docomo Yoyogi, c’est du plus bel effet :


Mémo


S’y rendre ?

Le sanctuaire Meiji-jingû est accessible depuis différentes stations mais je pense que Harajuku, situé sur la Yamanote-line (la ligne qui fait une boucle et qui passe par les stations les plus connues de Tokyo), est la plus proche.

Horaire et Tarif ?
L’entrée est gratuite et le sanctuaire est ouvert du lever au coucher du soleil.

Musée du sanctuaire : 500¥, ouvert de 9h-16h30 (16h de Novembre à février) (Actuellement fermé)

Jardin : 500¥, ouvert de 9h-16h, (16h30 de Mars à Octobre). Les admissions se terminent 30 minutes avant l’heure de fermeture.


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